Le secteur de l’agriculture a un rôle majeur à jouer dans la transition bas carbone française. Alors qu’il est l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre (GES), ses objectifs de réduction sont les plus faibles du pays. Si l’agriculture semble respecter ses premiers budgets carbone (hors stockage), cette baisse est avant tout liée à des facteurs socio-économiques. Pour continuer à améliorer le bilan carbone de l’agriculture et rendre son modèle durable, une mobilisation générale de tous ses acteurs paraît indispensable.
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Dans le cadre de la comptabilité carbone, le secteur de l’agriculture comprend 3 sous-secteurs. Voici leur participation aux émissions totales de l’agriculture française en 2022 :
Les émissions de méthane (56 %) et de protoxyde d’azote (29 %) sont responsables de la majorité du bilan carbone de l’agriculture en France.
Le bilan carbone national de l’agriculture exclut plusieurs sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES), dont :
Le secteur agroalimentaire dans son ensemble est également écarté de l’inventaire de GES de l’agriculture. Il est comptabilisé au sein du bilan carbone de l’industrie.
Le changement climatique et la transition écologique créent de nombreux enjeux pour les exploitations et coopératives agricoles. Cela comprend des risques physiques et technologiques, mais aussi économiques. Dans le cadre de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), le secteur de l’agriculture doit respecter un budget carbone indicatif :
L’INFO HELLIO
Une troisième version de la SNBC est actuellement en préparation dans le cadre de la stratégie française sur l’énergie et le climat (SFEC). D’après le Haut Conseil pour le Climat, l’objectif de baisse d’émissions du secteur agricole pourrait être rehaussé à 12 MteqCO2 en 2030, par rapport à 2021. Cela représenterait une diminution de 50 % supplémentaire des émissions de GES, par rapport aux objectifs actuels.
Pour atteindre ces objectifs, voire les dépasser, des contraintes réglementaires existent. La publication d’un bilan carbone obligatoire BEGES et les obligations de reporting carbone annuelles de la CSRD concernent de plus en plus d’entreprises. L’évolution de la législation a un impact direct et indirect grandissant sur tous les secteurs, y compris l’agriculture.
En France, de nombreuses entreprises doivent publier un inventaire complet de leurs émissions de GES directes et indirectes régulièrement. Il existe actuellement deux réglementations exigeant un bilan carbone :
L’INFO HELLIO
Certains organismes peuvent aider les entreprises et exploitations à réaliser leur inventaire de GES. Les syndicats, fédérations, chambres d’agriculture ou encore coopératives agricoles constituent de bons interlocuteurs. Profiter d’opérations collectives pour réaliser son bilan carbone est aussi une bonne manière de faciliter cet exercice complexe.
Ces exercices de comptabilité carbone obligatoires visent rarement les exploitations agricoles, qui comptent trop peu de salariés. Mais elles concernent les grandes coopératives, ainsi qu’une bonne partie des entreprises agroalimentaires.
Or, il existe un grand nombre d’interactions entre ces acteurs et les exploitations agricoles. Une entité concernée par le bilan GES ou l’inventaire de la CSRD peut inclure des exploitations dans son périmètre organisationnel. Certains agriculteurs peuvent ainsi être sollicités pour estimer leurs émissions, afin de permettre à leurs partenaires de se mettre en conformité.
Les agriculteurs, coopératives et autres acteurs agricoles et agroalimentaires font directement face aux conséquences du changement climatique. Les risques physiques ponctuels ou chroniques sont nombreux. En voici quelques-uns (non exhaustif) :
Évidemment, l’inaction climatique expose les acteurs agricoles et agroalimentaires à des risques d’autres natures. Les risques de réputation vis-à-vis des clients et des consommateurs sont nombreux. La dépendance globale du système alimentaire aux énergies fossiles constitue aussi un obstacle à sa durabilité.
LE CHIFFRE HELLIO : 21 %
Le changement climatique aurait réduit la croissance de la productivité de l’agriculture mondiale d’environ 21 %, depuis 1961. C’est ce qu’a déduit une étude parue dans la revue scientifique Nature Climate Change. Ce chiffre est largement repris par des acteurs faisant autorité, comme le Haut Conseil pour le Climat ou encore l’ADEME.
Hellio aide les agriculteurs à réduire leurs émissions
Il existe différentes méthodologies pour réaliser un bilan carbone agricole ou agroalimentaire. On peut citer la méthode Bilan Carbone®, la méthode réglementaire française BEGES ou encore le Corporate Standard du GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol). Si ces approches présentent des différences, elles se basent sur des principes communs de comptabilité carbone. Ces méthodologies permettent d’estimer ses émissions de GES, mais visent également à créer un plan pour réduire ces dernières.
L’ASTUCE HELLIO
Pour en savoir plus sur la réalisation d’un bilan carbone, consultez le guide sectoriel 2024 de l’ADEME pour la filière « agricole et agroalimentaire ».
Voici, à titre d’exemple, les 7 étapes à suivre pour appliquer la méthode Bilan Carbone® portée par l’ABC (Association pour la transition Bas Carbone) :
Quelle que soit l’approche utilisée, il peut être utile de compléter sa démarche avec des outils spécialisés. On peut citer ClimAgri® ou encore le diagnostic ACCT-FNAB, développé par la Fédération nationale d'agriculture biologique et l’association Solagro.
Le meilleur moyen de réduire le bilan carbone du secteur de l’agriculture est de repenser les modèles de production actuels. Cela peut passer par une approche de land sparing, qui vise une productivité maximale sur des surfaces limitées. Une autre possibilité est de développer le land sharing, en combinant la production agricole et la conservation de la biodiversité. Cette seconde approche est notamment représentée par l’agroécologie et l’agriculture biologique.
Il est également envisageable de réduire les émissions de GES de l’agriculture sans modifier de manière significative la production française. Voici quelques pistes d’actions qu’il est possible de mettre en place à la suite d’un bilan carbone d’entreprise ou de coopérative agricole :
Ces actions ont été identifiées par l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) en 2013, mais sont toujours d’actualité. En plus des actions de réduction de ses émissions de GES, ce secteur peut optimiser la gestion de ses puits de carbone (biomasse, sols). Pour plus d’informations, nous vous encourageons à consulter le chapitre 3.2 du rapport thématique 2024 du Haut Conseil pour le Climat.
Vous êtes une coopérative agricole ou encore une entreprise agroalimentaire et souhaitez effectuer votre bilan carbone ? Les experts d’Akéa Énergies, le bureau d’études de Hellio, vous accompagnent dans la réalisation de votre projet. Nos consultants sont formés à la méthode Bilan Carbone® et connaissent bien les enjeux du monde agricole.
Les équipes de Hellio vous aident à réaliser votre inventaire d’émissions de gaz à effet de serre, mais aussi :
Quels que soient vos objectifs et vos contraintes, Hellio vous guide tout au long de votre transition bas carbone.
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