Quel prix pour le chauffage urbain ? | Hellio

Le chauffage urbain, ou « réseau de chaleur », est encore peu répandu en France. Ce mode de chauffage dispose pourtant d’un réel potentiel. Généralement moins émetteur de CO₂ que d’autres équipements au gaz ou au fioul, il est également moins soumis à la fluctuation des prix de l’énergie. Quel est son mode de fonctionnement ? Quel est son coût ? Existe-t-il des aides accessibles pour les entreprises, industries ou collectivités souhaitant l’adopter ? Coup de projecteur sur le chauffage urbain.

Un projet de raccordement au chauffage urbain ?

Quel est le principe du chauffage urbain ?

Mode de chauffage le plus répandu dans les pays d’Europe du Nord et de l’Est, le chauffage urbain, ou « réseau de chaleur », est un système qui produit et distribue de la chaleur à plusieurs bâtiments.

Ce mode de chauffage collectif peut desservir à la fois des entreprises, des industries, des bâtiments résidentiels et des bâtiments publics.

Entre autres avantages, le chauffage urbain permet à ses utilisateurs et utilisatrices de bénéficier d’un grand confort au quotidien. Il maintient en effet une chaleur stable et des températures constantes, et permet une eau chaude disponible en permanence, sans limite de quantité.

Toutefois, les réseaux de chaleur ne sont adaptés qu’aux zones densément peuplées. De plus, ils nécessitent un investissement élevé de la part de la ville au moment de la création de la structure.

Chauffage urbain : se chauffer grâce aux énergies renouvelables

Les réseaux de chaleur fonctionnent à partir de sources d’énergie très variées et de centrales de production réparties sur l’ensemble du territoire français.

Dans ces centrales, le recours aux énergies fossiles ne cesse de diminuer, et il ne reste plus que 5 réseaux de chaleur qui exploitent ces énergies peu écologiques. (Source : SNCU)

Les réseaux de chaleur présentent en effet l’avantage de mobiliser massivement certaines énergies renouvelables produites au niveau local, comme :

• La géothermie,
• La biomasse de grande puissance,
• L'énergie de récupération des usines d’incinération des ordures ménagères (UIOM),
• La chaleur fatale (chaleur de récupération générée par un procédé dont l’objectif premier n’est pas la production d’énergie) issue de l’industrie ou des systèmes de cogénération,
• L’énergie solaire thermique issue des champs de capteurs.

Solution d’avenir, le chauffage urbain s’impose donc comme un levier efficace d’indépendance énergétique et de lutte contre le changement climatique.

Réseaux de chaleur : comment fonctionnent-ils ?

Les systèmes de chauffage urbain se composent des éléments suivants :

1. Au moins une unité de production de chaleur, comme une usine d’incinération d’ordures ménagères ou une unité de méthanisation.
2. Un réseau de distribution primaire, se composant de canalisations dans lesquelles la chaleur est transportée par fluide caloporteur. Un circuit « aller » transporte le fluide chaud de l’unité de production vers les lieux de destination, tandis qu’un circuit « retour » ramène le fluide délesté de ses calories vers une sous-station d’échange. Le fluide y est chauffé à nouveau avant d’être renvoyé dans le circuit.
3. Les lieux de destination situés à proximité du réseau et ayant besoin d’être chauffés : bâtiments publics, logements résidentiels collectifs, bâtiments à usage tertiaire, sites industriels ou agricoles.

Raccordement au chauffage urbain : des économies à l’usage

Le chauffage urbain permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce à la consommation d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R).

Les réseaux de chaleur sont aussi un mode de chauffage économique à l’usage. Grâce à une production de chaleur à grande échelle, à la mutualisation des investissements et au recours à des énergies plus compétitives que l’électricité ou le gaz naturel, le réseau de chaleur permet en effet de bénéficier d’un coût de l’énergie attractif et maîtrisé. Par exemple, pour les bâtiments tertiaires, il s’agit du mode de chauffage le moins cher du marché.

Comme le révèle une enquête menée par l’association AMORCE avec le soutien de l’Ademe, le coût du chauffage urbain pour les locaux professionnels est en effet largement inférieur à celui du gaz, de l'électrique et du fioul. Notons que ces chiffres ont été publiés en 2021, avant l’explosion du coût de l’énergie…

Prix du chauffage urbain pour un bâtiment tertiaire

¹Pour un bâtiment tertiaire de 1 000 m² construit entre 2005 et 2012 (consommation : 78 kWhu/m²/an. Le kWhu représente la consommation en kWh utile, c’est l’énergie directement utilisée par l’usager)

Source : enquête annuelle sur le prix de vente de la chaleur et du froid en 2021 (Amorce 2022).

Prix du chauffage urbain pour un appartement

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Coût du raccordement au chauffage urbain : quels tarifs ?

Chaque réseau de chaleur a ses propres spécificités (tarifs, énergies mobilisées, gestionnaire...). Et chaque raccordement fait face à des contraintes qui lui sont propres : distance entre le réseau et le bâtiment à raccorder, nature des travaux à entreprendre…

Il est donc impossible d’indiquer le coût d’un raccordement en général.

Pour obtenir une estimation du montant nécessaire au branchement à un réseau de chaleur urbaine, il convient de contacter le gestionnaire du réseau en question. Pour cela, il est possible d’effectuer une demande de mise en relation sur la plateforme numérique France Chaleur Urbaine.

Toutefois, de manière générale, le prix d’un raccordement est défini en prenant en compte trois facteurs :

1. Le prix au kW établi par le gestionnaire du réseau,
2. Le nombre de kW nécessaires pour chauffer le bâtiment raccordé,
3. La distance à laquelle se situe le bâtiment par rapport au réseau.

La CPCU (Compagnie parisienne de chauffage urbain) fonctionne par exemple ainsi :

• Pour un raccordement au réseau à une distance de 20 mètres ou moins, le prix du raccordement en € est calculé selon la formule : puissance souscrite en kW X 10 € HT.
• Pour les linéaires de branchement au-delà des 20 premiers mètres, les calculs se font sur proposition financière de la CPCU, en tenant compte du barème de raccordement forfaitaire de 10 € HT/kW de puissance souscrite pour les 20 premiers mètres.

Quels bâtiments peuvent être raccordés à un réseau de chaleur ?

L'arrêté du 22 décembre 2023 recense tous les réseaux de chaleur et de froid "durables" en France, principalement alimentés par des énergies renouvelables (EnR).

Par ailleurs, la cartographie de France Chaleur Urbaine permet de voir tous les types de réseaux de chaleur en France :

Vous pouvez également savoir précisément si votre immeuble est éligible au raccordement à un réseau de chaleur :

Quelles aides sont accessibles pour le chauffage urbain ?

Contribution efficace à la transition énergétique, le recours au chauffage urbain est encouragé par le gouvernement. L’objectif : que ces réseaux de chauffage deviennent la référence pour les villes.

Pour accélérer la dynamique actuelle, plusieurs aides financières ont été mises en place. Certaines d’entre elles sont accessibles aux entreprises, collectivités ou industries souhaitant bénéficier d’un réseau de chaleur et de froid passant par la rue :

• Le dispositif des CEE (certificats d’économies d’énergie) : il permet de financer le raccordement à un réseau de chaleur des bâtiments résidentiels et tertiaires qui abandonnent un système de chauffage au charbon, gaz ou fioul.
• Les bonifications CEE dites « Coup de pouce Chauffage », (chauffage des bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires, rénovation performante…) : elles permettent de bénéficier d’une majoration du montant des primes CEE lorsque les conditions sont remplies.
• Le Fonds Chaleur : ce financement de l’Ademe peut couvrir jusqu’à 60 % du coût d’un raccordement à un réseau de chaleur et de froid. Conformément au décret n° 2019-1320 du 9 décembre 2019, cette aide est, dans certains cas, cumulable avec les CEE.

C’est en septembre 2022 que le ministère de la Transition écologique a lancé le Coup de pouce Chauffage pour les bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires. Cette aide incite à l’abandon des systèmes de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire fonctionnant au charbon, au fioul, ou au gaz, au profit d’un raccordement à un réseau de chaleur.

À titre d’exemple de financement, France Chaleur Urbaine mentionne le cas concret du raccordement d’une copropriété chauffée au gaz et composée de 126 logements, répartis en 3 bâtiments. Pour un montant total de 105 000 €, la copropriété a bénéficié de 76 000 € d’aides (Coup de pouce Chauffage des bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires).

Un projet de raccordement au chauffage urbain ? Hellio vous accompagne

Entreprises du secteur tertiaire, collectivités, industriels… Hellio est aux côtés des différents usagers finaux du chauffage urbain, qu’ils soient privés ou publics.

Nos expertes et experts vous guident sur l’ingénierie technique et financière en lien avec :

• Le raccordement à un réseau de chaleur,
• Des solutions de travaux clés en main ou de monitoring de l’énergie,
• L’accompagnement à la mise en œuvre du décret tertiaire et du décret BACS (Building Automation & Control Systems),
• La mise en place de contrats de performance énergétique (CPE),
• Les demandes d’aides financières telles que la prime CEE ou le Coup de pouce Chauffage tertiaire et collectif. Leur montant varie selon l’ancien mode de chauffage, le nouveau mode de chauffage, la zone climatique du bâtiment et le secteur d’activité.

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