À l’heure où la transition énergétique devient une priorité, les réseaux de chaleur se révèlent être un levier efficace pour réduire l’empreinte carbone des bâtiments, qu’ils soient résidentiels, tertiaires ou publics. En France, leur développement s’intensifie, soutenu par des politiques locales ambitieuses et des dispositifs d’aides incitatifs. La ville de Limoges, à travers plusieurs réseaux urbains, illustre parfaitement cette dynamique. Découvrez dans cet article les caractéristiques des réseaux de chaleur à Limoges, leurs performances énergétiques et les opportunités qu’ils offrent aux usagers, avec l’accompagnement d’un expert comme Hellio.
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Nom du réseau |
Longueur |
ENR&R (%) |
Logements chauffés |
Nombre de sous-stations |
Zup Val de l’Aurence |
18,3 km |
78,2 % |
6 238 |
87 |
Zac de Beaubreuil |
10 km |
99,6 % |
1 977 |
38 |
Limoges Centre |
23 km |
97 % |
- |
135 |
Un réseau de chaleur, ou chauffage urbain, est un système collectif de distribution d’énergie thermique, conçu pour alimenter plusieurs bâtiments en chauffage et en eau chaude sanitaire à partir d’une production centralisée. Grâce à un réseau de canalisations souterraines, la chaleur est transportée depuis des installations comme des chaufferies biomasse, des unités de valorisation énergétique ou des centrales de cogénération, jusqu’aux bâtiments raccordés. Sur place, une sous-station transfère cette chaleur vers le circuit interne de chaque immeuble, sans nécessiter de chaudière individuelle.
Au-delà de leur fonctionnement technique, les réseaux de chaleur présentent de nombreux avantages. Il permet de mobiliser des ressources énergétiques locales difficilement exploitables à petite échelle, comme la chaleur issue des déchets ou la géothermie. En remplaçant des systèmes de chauffage individuels alimentés par des énergies fossiles, il contribue directement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. C’est un levier fort pour atteindre les objectifs climatiques fixés par les collectivités et l’État.
Les réseaux de chaleur offrent aussi une meilleure stabilité des prix sur le long terme et simplifient la gestion pour les usagers. Enfin, leur développement soutient l’économie locale en générant des emplois liés à la conception, à la construction et à l’exploitation des installations.
Raccordez votre bâtiment au réseau de chaleur de votre ville
Créé en 1968, ce réseau historique est exploité par la Société de Distribution de Chaleur de Limoges (SDCL) dans le cadre d’une convention d’affermage. Il couvre une large zone au nord-ouest de la ville, notamment le quartier de l’Aurence.
Il se distingue par une puissance thermique installée de 85,65 MW, dont 0,93 MW sur le réseau secondaire dit “Vigenal”. Il s’appuie sur plusieurs chaufferies au gaz, dont une cogénération de 7,15 MW électrique et 10,5 MW thermique, ainsi qu’un site CRE3 de 7,5 MW électrique et 17 MW thermique. Le réseau s’étend sur 18,3 km et alimente 87 sous-stations pour un total de 6 238 équivalents-logements chauffés.
En 2022, son chiffre d’affaires s’élevait à plus de 21 millions d’euros, et il employait 20 personnes. Avec un taux d’énergie renouvelable et de récupération de 78,2 %, ce réseau reste un pilier du chauffage urbain limougeaud, même si des marges de progression en matière de décarbonation subsistent.
Mis en service en 2017, le réseau de la zone résidentielle de Beaubreuil est géré par la Société de Distribution de Chaleur de Limoges Beaubreuil (SDCLB) dans le cadre d’un contrat de délégation de service public. Ce réseau a rapidement atteint des niveaux d’exemplarité énergétique.
Il affiche une puissance installée de 13,9 MW pour les chaudières, complétée par un échangeur de chaleur de 28 MW raccordé à l’unité d’incinération d’ordures ménagères (UIOM). Grâce à cette synergie, le taux d’énergie renouvelable atteint 99,6 %, un record local. Le réseau mesure 10 km, dessert 38 sous-stations et chauffe près de 2 000 logements.
Ce réseau illustre l’efficacité de la récupération de chaleur issue des déchets et la pertinence d’un mix énergétique centré sur les ressources locales.
Le réseau Limoges Centre Énergies Services, opéré par Limoges Métropole, se distingue par sa performance environnementale. Il puise 97 % de sa chaleur dans la récupération énergétique, principalement via l’Unité de Valorisation Énergétique (UVE). Seuls 3 % de l’énergie utilisée proviennent du gaz naturel.
Avec 23 km de canalisations et 135 sous-stations, ce réseau est le plus dense de la ville. Il livre chaque année environ 64 GWh de chaleur et a permis d’éviter plus de 12 000 tonnes de CO2 sur les 12 derniers mois, soit l’équivalent de 24 000 vols Paris-New York.
Le réseau de chaleur sera étendu en trois phases de 2025 à 2028 (Source) :
Aujourd’hui, la production repose sur la chaufferie de l’Hôtel de Ville de Limoges (5,3 MW). En 2026, cette source sera remplacée par l’UVE, la chaufferie existante servant de secours. Pour réduire les émissions et optimiser les coûts, les chaudières actuelles seront modernisées dès le début du contrat. Une nouvelle chaufferie de secours de 25 MW, équipée de deux chaudières, sera construite au Puy Ponchet, où un système de stockage de chaleur fatale provenant de l’UVE permettra de gérer les arrêts imprévus.
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Les réseaux de chaleur de la Zup Val de l’Aurence et de la Zac de Beaubreuil bénéficient du classement au sens de l’article L712-1 du Code de l’énergie. Ce statut facilite la mobilisation d’aides financières et rend le raccordement obligatoire pour les bâtiments neufs ou rénovés situés dans les périmètres de développement prioritaires.
Ce classement témoigne de leur efficacité énergétique, de leur recours important aux énergies renouvelables et de leur rôle structurant dans la stratégie bas-carbone du territoire.
Un bâtiment raccordé à un réseau de chaleur alimenté à plus de 50 % par des énergies renouvelables peut bénéficier d’un taux de TVA réduit à 5,5 %.
Plusieurs aides sont mobilisables pour le chauffage urbain, que ce soit pour les copropriétés, les propriétaires individuels ou les professionnels.
Depuis le 1er septembre 2022, l’État propose le Coup de pouce Chauffage des bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires, intégré aux Certificats d’économies d’énergie (CEE).
Cette aide cible les propriétaires ou gestionnaires de bâtiments de plus de 2 ans, jamais raccordés, qui abandonnent un chauffage au charbon, gaz ou fioul autre qu’à condensation.
Conditions d’éligibilité :
Hellio propose un accompagnement pour les démarches de financement.
Les entreprises et collectivités peuvent aussi solliciter le Fonds Chaleur pour la création de réseaux de chaleur ou de froid :
Les copropriétés peuvent également bénéficier du Coup de pouce Chauffage des bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires, avec un montant forfaitaire qui dépend du nombre de logements.
En complément, MaPrimeRénov’ Copropriétés finance le raccordement au réseau dans le cadre d’une rénovation globale avec amélioration énergétique d’au moins 35 %, sous condition que le réseau soit alimenté à 50 % minimum par des énergies renouvelables ou de récupération (EnR&R).
Enfin, le Fonds Chaleur de l’ADEME est accessible aux copropriétés pour leurs projets de raccordement.
Le dispositif MaPrimeRénov’ soutient les travaux d’efficacité énergétique, incluant le raccordement à un réseau de chaleur, avec un plafond de 1 200 € par foyer. Sont couverts :
Cette aide peut aussi financer un bouquet de travaux (rénovation d’ampleur) combinant isolation thermique, ventilation, et raccordement.
Selon l'arrêté du 17 novembre 2020, pour remplacer une chaudière par un raccordement au réseau de chaleur, le Coup de pouce Chauffage individuel permet aux particuliers de bénéficier d’une prime de :
Un projet de raccordement au réseau de chaleur