Catacombes, égouts, carrières, réservoirs… Tout un monde secret se cache sous les pavés parisiens ! Mais au-delà des galeries souterraines labyrinthiques, les entrailles de la capitale abritent également plus de 500 km de canalisations dédiées au chauffage des bâtiments. Il s’agit ni plus ni moins du premier réseau de chaleur de France, et de l’un des plus grands de la planète. Une chance pour les Parisiennes et Parisiens ! Cette solution de chauffage plus propre et fiable permet effectivement de réaliser de belles économies d’énergie. Hellio fait le point sur les réseaux de chaleur de Paris et sa région, leurs performances environnementales, et les possibilités de raccordement pour les Franciliennes et Franciliens.
Un bâtiment raccordé, des économies à la clé sur la facture !
En France, de nombreux réseaux de chaleur urbains sillonnent le sous-sol national, notamment à travers la capitale et le territoire francilien. Concrètement, qu’est-ce qu’un réseau de chaleur ?
Les réseaux de chaleur fonctionnent en circuit fermé, et se composent des éléments suivants :
Lexique
On parle de chaleur fatale pour désigner la chaleur générée par un processus de production industriel sans que cela soit son but premier.
Dans la capitale française, la fourniture de chaleur s’effectue de deux façons. Tout d’abord, la ville de Paris (75) s’approvisionne auprès des 3 centres de traitement des déchets du Syctom pour en récupérer la chaleur fatale sous forme de vapeur d’eau.
De plus, la métropole dispose de 8 chaufferies, dont 4 intra-muros (Paris Nord-Est, Grenelle, Bercy et Vaugirard). Les 4 autres unités se situent dans la petite couronne, à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis (93), ainsi qu’à Ivry, à Vitry-sur-Seine et au Kremlin-Bicêtre dans le Val-de-Marne (94). Les chaufferies sont stratégiquement réparties sur les bords de Seine pour pomper l’eau du fleuve.
Les réseaux de chaleur, qu’ils soient localisés en Île-de-France ou dans d’autres régions, recourent à différents types d’énergies pour la production de chauffage.
Le bouquet énergétique peut inclure :
Si les sources d’approvisionnement varient, l’objectif est d’exploiter le maximum d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) pour alimenter le réseau. Le chauffage urbain est ainsi considéré comme une solution prometteuse pour l’avenir dans le contexte de la transition énergétique.
Dans le cadre de cette transition, l’État a établi un système de classement des réseaux de chaleur contribuant au développement des énergies renouvelables et à lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
Sont identifiés sur cette liste les réseaux de chaleurs cumulant les critères suivants :
Chacun des réseaux de cette liste est identifié par un code alphanumérique, commençant par le numéro de département dans lequel il est situé. Vous recherchez un réseau de chaleur parisien ? Son code débute par 75 !
L’ASTUCE HELLIO
La Région parisienne dispose également d’un réseau de froid pour assurer le rafraîchissement des bâtiments. Une solution pour maintenir le confort de votre logement pendant les fortes chaleurs !
Les réseaux de chaleur sont des modes de chauffage fiables, présentant un impact environnemental réduit. En effet, ils émettent moins de gaz à effet de serre qu’un système traditionnel 100 % fossile, jouant ainsi un rôle clé dans la lutte contre le dérèglement climatique. Ils offrent également une meilleure qualité de l’air dans les zones citadines.
D’un point de vue économique, les réseaux de chaleur constituent une source d’emploi locale via la création d’activités liées à leur développement et à leur gestion. Autre atout : ils assurent des tarifs compétitifs et stables pour les abonnées et abonnés.
Un projet de modernisation de votre système de chauffage ?
Voilà la question que se posent les gestionnaires de bâtiments de la Région parisienne souhaitant économiser de l’énergie : comment savoir si un réseau de chaleur dessert l’immeuble à raccorder ? Suivez le guide pour découvrir si votre bâtiment est raccordable !
La carte de France des réseaux de chaleur et de froid actualisée par France Chaleur Urbaine permet de visualiser facilement les différentes installations existantes ou en cours de construction. Il suffit d’un coup d’œil à la cartographie pour constater que l’Île-de-France concentre — sans surprise — la majeure partie des réseaux de chaleur du territoire. La région en compte plus d’une centaine, le principal étant celui qui alimente la ville de Paris.
Né en 1927, le réseau de chaleur parisien est l’un des premiers à voir le jour dans l’Hexagone. La Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU), filiale du groupe Engie, l’administre depuis sa création. Au-delà du périphérique, l’installation de la capitale fournit également de l’énergie à 16 réseaux de chaleur de la métropole du Grand Paris.
Voici les communes de banlieue qui bénéficient de ce service public :
Dans les Hauts-de-Seine (92) :
En Seine-Saint-Denis (93) :
Dans le Val-de-Marne (94) :
Ainsi, outre le gigantesque réseau de chaleur du 75, l’Île-de-France recense de multiples infrastructures dédiées au chauffage urbain. Les départements de la petite couronne, à savoir les Hauts-de-Seine (92), la Seine-Saint-Denis (93) et le Val-de-Marne (94), sont les mieux équipés. En effet, plus l’on s’éloigne du centre de la région, plus les réseaux se font rares.
Néanmoins, chaque département de la grande couronne en possède quelques-uns, comme celui de Versailles dans les Yvelines (78), d’Évry-Courcouronnes en Essonne (91), de Meaux en Seine-et-Marne (77), ou de Cergy-Pontoise dans le Val d’Oise (95). Les gestionnaires franciliens peuvent donc opter pour le raccordement… Si leur immeuble se situe près de l’un de ces réseaux.
Hellio vous accompagne dans vos projets de rénovation énergétique
Aujourd’hui, les 12 centrales de production de vapeur de l’agglomération alimentent 6 000 édifices en chaleur. On retrouve aussi bien des logements en copropriété que des infrastructures publiques et des bâtiments tertiaires. Le circuit dessert même de grands monuments historiques, dont le musée d’Orsay, le Grand Palais et l’opéra Garnier.
Suite à un accord signé début 2024, le palais de l’Élysée et l’hôtel de Marigny vont bientôt être eux aussi chauffés grâce au réseau de la capitale, en remplacement des chaudières à gaz et au fioul. Autre édifice en cours de raccordement : la cathédrale Notre-Dame de Paris.
LE CHIFFRE HELLIO : 425 000
Un quart des bâtiments de la capitale profitent d’un chauffage plus respectueux de l’environnement grâce au réseau de chaleur métropolitain, avec plus de 425 000 logements chauffés (source : France Chaleur Urbaine).
La fiche du réseau de chaleur de Paris et communes limitrophes, liste ses caractéristiques techniques. En tout, 525 kilomètres de canalisations souterraines assurent une livraison totale de chaleur de 3 837 GWh (gigawatts-heures). Le réseau comporte près de 6 000 points de livraison, c’est-à-dire de sous-stations associées à un ou plusieurs immeubles.
Selon les derniers chiffres clés de la CPCU, le mix énergétique du réseau de chaleur de la ville de Paris intègre :
En 2023, le chauffage urbain de la capitale repose à 50,7 % sur les énergies renouvelables et de récupération. Et le taux d’EnR&R devrait aller crescendo, car les efforts se poursuivent en matière de décarbonation. À compter de l’été 2024, fini le charbon : la CPCU s’est engagée à sortir définitivement de cette énergie fossile pour la production de chaleur.
Dans cette lignée, l’agglomération désire continuer à verdir le bouquet énergétique de son réseau. Pour preuve, le schéma directeur de la chaleur urbaine pour Paris vise une part d’énergies renouvelables et de récupération de 75 % en 2030 et de 100 % en 2050.
Côté performances environnementales, l’installation génère 183 g de CO2 par kilowatt-heure produit (émissions directes et indirectes). Les progrès constatés par la CPCU par rapport à 2016 sont remarquables, avec une diminution des rejets en dioxyde de carbone de l’ordre de 25 %. L’amélioration de la qualité de l’air parisien se traduit également par une baisse de la pollution à hauteur de 85 % pour les oxydes d’azote, et allant jusqu’à 98 % pour le dioxyde de soufre et les poussières !
Concernant les tarifs, le plus grand réseau de chaleur de France est accessible à un prix moyen de 95 € TTC/MWh, tous édifices confondus. Pour un logement, le prix moyen tombe à 86 € le mégawatt-heure. Dans le détail, 73 % du tarif est imputé aux consommations des abonnées et abonnés (part variable), tandis que 27 % incombent au coût de l’abonnement (part fixe).
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Avec son service d’ingénierie technique et financière, Hellio accompagne les propriétaires de bâtiments tertiaires et résidentiels souhaitant se raccorder au chauffage urbain. Notre équipe d’experts se charge d’étudier la faisabilité du projet, ainsi que la nécessité éventuelle de travaux de rénovation thermique en amont. Une bonne isolation est en effet indispensable pour réduire la facture de chauffage d’un immeuble. Cette isolation détermine la juste puissance de chauffe, et donc le niveau de contrat le plus adapté.
Paris dispose d’un réseau de chaleur dit « classé ». En l’absence de dérogation, tout bâtiment neuf situé dans son périmètre doit ainsi obligatoirement s’y raccorder, dès lors que la puissance pour la production de chauffage excède 30 kilowatts. Les bâtiments existants situés dans ce périmètre et qui font l’objet d’un changement de leur système de chauffage sont également soumis à cette obligation.
Raccordez votre immeuble au réseau de chaleur parisien