À l’heure de la surconsommation, la sobriété énergétique est une notion qui nous invite à repenser nos besoins et nos utilisations de l’énergie. Cette démarche implique de changer nos comportements, notre organisation et notre mode de vie, à l’échelle individuelle, mais surtout collective. Quels sont ses enjeux et comment la mettre en œuvre concrètement ?
Hellio fait un état des lieux sur le concept de sobriété énergétique et sa mise en pratique, alors que le conflit avec la Russie a mis en lumière la problématique de dépendance aux combustibles fossiles (gaz naturel, fioul...). La baisse des consommations et la décarbonation de l'énergie deviennent des impératifs sur tous les plans.
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Dérèglement du climat, ressources naturelles limitées, dépendance énergétique, inégalité d’accès aux énergies, consommation énergétique en hausse, tarifs du gaz et de l’électricité qui explosent… Nombreux sont les sujets qui nous poussent aujourd’hui à revoir nos habitudes et notre production énergétique. Alors, comment en sommes-nous arrivés là ?
Comme chaque année, le ministère de la Transition Énergétique publie son rapport statistique sur les chiffres clés de l’énergie. Le constat est le suivant.
Les enjeux de la sobriété énergétique touchent à la fois l’économie, la géopolitique et l’écologie.
À l’heure actuelle, l’Union européenne est dotée d’un cadre réglementaire renforcé pour favoriser la transition énergétique et indirectement, la sobriété énergétique.
Lancé en 2019, le pacte vert (Green Deal) pour l’Europe a pour objectif de faire de l’UE le premier continent au monde à être neutre pour le climat, en 2050.
Pour relever ce défi, l’UE souhaite :
L’INFO HELLIO :
Le terme sobriété vient du latin « sobrietas » qui fait allusion à la mesure et à la tempérance. Il fait opposition à la notion de gaspillage, que Larousse définit comme le fait de faire un « mauvais emploi de quelque chose, de telle sorte qu'il se perd en partie ». Dans le domaine de l’énergie, il s’agit donc d’une mauvaise utilisation et d’un gâchis des énergies mises à notre disposition. On parle aussi d’ébriété.
L’expression « sobriété énergétique » fait référence à une recherche de modération en termes de consommation d’énergie. Plus globalement, elle concerne aussi la production et la consommation de biens et de services nécessitant des ressources énergétiques.
Loin de là l’idée de réduire les consommations d’énergie au détriment du confort. Le but est de mieux utiliser l’énergie tout en gardant notre qualité de vie. Pour l’association négaWatt, la sobriété énergétique est « une démarche de réduction des consommations superflues » organisée par « une hiérarchisation des besoins qui peut s’exercer au niveau individuel comme s’organiser au niveau collectif ».
Toujours selon l’association négaWatt, la sobriété énergétique s’atteint grâce à 4 leviers :
Pour répondre à ses divers enjeux, le principe de sobriété énergétique implique ainsi d’avoir une vision globale de l’impact de chacune de nos actions.
La sobriété énergétique peut alors se combiner aux trois notions suivantes :
Si l'on n'adopte pas volontairement une démarche plus raisonnée en matière de consommation énergétique, de nombreux experts affirment que nous subirons dans tous les cas une sobriété subie. En effet, en tenant compte de la raréfaction des ressources, des conséquences économiques et des conflits géopolitiques qui pourraient en découler, nous n'aurions d'autre choix que de réduire nos dépenses. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé en France avec le conflit russo-ukrainien.
La France accélère les mesures de sobriété énergétique depuis quelques années. En fin d'année 2022, l'État a annoncé un plan massif et multisectoriel. Pour en savoir plus
De nouvelles études et actions vont venir le compléter en 2023.
Le bâtiment est le premier secteur consommateur d’énergie en France. Certaines opérations permettent aujourd’hui d’imaginer des bâtiments et des équipements plus écoresponsables et sobres en énergie, dans tous les secteurs : résidentiel, industriel, agricole et tertiaire.
D'ailleurs, avec le soutien de l’ADEME et des pilotes issus de la filière (Ifpeb, OID, FEI, ADI), le Plan Bâtiment Durable a publié en 2023 un rapport à destination des acteurs tertiaires, afin de les guider dans leurs pratiques de sobriété.
La sobriété énergétique peut être visée dès la conception des bâtiments (c'est notamment l'objectif de la Réglementation Environnementale, qui subit toutefois diverses critiques). Une meilleure maîtrise des surfaces bâties est nécessaire, à l’heure où les nouveaux bâtiments sont de plus en plus nombreux.
L’isolation thermique est la clé de l’efficacité énergétique d’un bâtiment. En effet, les pertes thermiques des bâtiments anciens représentent un gouffre énergétique important. Selon l’Ademe, les pertes de chaleur d’une maison mal isolée se situent avant tout au niveau de la toiture et des murs (dans une moindre mesure vers le plancher bas et les fenêtres).
Une fois que l’enveloppe du bâtiment permet de limiter les pertes de chaleur, il devient nécessaire de bien choisir ou rénover votre chauffage. Aujourd’hui, de nombreuses solutions existent pour allier confort thermique et économies d’énergie mesurables. C’est notamment le cas des pompes à chaleur, des systèmes solaires combinés ainsi que du chauffage au bois.
Autre matériel utile : les déstratificateurs pour rediriger la chaleur dans la pièce et éviter qu'elle ne s'échappe par le haut.
Que ce soit chez les particuliers, dans les entreprises ou dans les collectivités, la sensibilité aux écogestes demeure incontournable pour tenter d’atteindre la sobriété énergétique. Cela passe d’abord par une température de chauffage plus raisonnable : inutile d’augmenter les degrés pour pouvoir être en tee-shirt en plein hiver, par exemple.
Il est aussi nécessaire d’éliminer toutes les dépenses énergétiques oubliées : en éteignant les lumières inutiles, les équipements en veille ou les appareils branchés en permanence (qui consomment de l’énergie même lorsque nous ne les utilisons pas, comme les chargeurs de téléphone).
Tous ces efforts contribuent à limiter la pollution des serveurs et centres de données, très énergivores à refroidir. Le tout en diminuant l'exploitation des ressources.
LE CHIFFRE HELLIO : 7 %
En baissant le chauffage de seulement 1°C, vous réduisez votre consommation de 7%. Une température entre 19 et 21 °C dans les pièces occupées en journée est suffisante (source : Ademe - Mieux se chauffer).
Au-delà des installations et des caractéristiques du bâtiment, la lutte contre le gaspillage passe par une supervision des données de consommation. Un site peut par exemple mettre en place un système de Gestion Technique du Bâtiment (GTB), et suivre les indicateurs clés sur un logiciel de monitoring, après les avoir centralisés.
En paramétrant des alertes (par téléphone, e-mail...), les propriétaires pourront être informés rapidement des anomalies.
Il arrive souvent que des travaux de performance énergétique, même réalisés correctement, ne portent pas leurs fruits sur la facture. Pourquoi ? Parce que les occupants en profitent pour se chauffer davantage par exemple, pour un coût identique ou plus faible qu’auparavant. On appelle cela l’effet rebond. D’où le rappel de l’importance d’allier rénovation et adoption d’écogestes.
« Pour que la sobriété entre dans notre quotidien, il faut accompagner plus qu'informer [...]. Le moment de rupture que constitue une rénovation ou un déménagement est l'opportunité idéale pour installer de nouvelles habitudes ».
Grâce à la mise en place d’un chef de projet dédié à la sobriété énergétique de ses propres bâtiments, la ville de Grenoble a pu réduire de 5 % les dépenses d’énergie sur ses bâtiments bénéficiant d’une opération relative à la sobriété (source : Ademe - La sobriété : une aspiration croissante… Vers un projet de société ? - Juillet 2021).
Depuis 2011, la Corée du Sud a mis en place une carte verte pour favoriser une croissance plus propre et sobre en carbone. Cette carte gratuite, qui se présente comme une carte de crédit, permet aux ménages sud-coréens qui le souhaitent de cumuler des écopoints grâce à leurs consommations responsables.
Ces écopoints leur permettent ensuite de bénéficier d’avantages pour d’autres biens ou services responsables. En 2 ans, cette solution aurait permis de réduire les émissions de CO2 de 250 kg à chacun de ses utilisateurs (source : Sobriété Énergétique - Le Labo de l’Économie Sociale et Solidaire).
Dans le cadre d’un vote réalisé en 2008, 77 % des Zurichois se sont prononcés en faveur d’une consommation annuelle par habitant limitée à 2 000 watts, d'ici à 2050. Depuis 2008, cette ambition est intégrée dans toutes les politiques publiques de la ville (transports publics, usage du vélo, logements durables, sensibilisation…). À la fin de l’année 2020, un Zurichois dépensait 3 636 watts par an, contre 6 000 en moyenne dans le reste de la Suisse (source : Incontournable Sobriété - CLER - Réseau pour la transition énergétique).
Ajoutons à cela les incitations à destination des entreprises dans tous les secteurs (industrie, tertiaire et agriculture) et des collectivités. Le plan France Relance a d’ailleurs boosté ces financements. Le plan France 2030 a pris son relais.
Enfin, des aides sont disponibles à l’échelle européenne : REACT-UE, FEDER, Horizon Europe, etc.
Ces dispositifs sont indispensables pour accélérer la transition énergétique, tant le manque de budget freine la concrétisation de nombreux projets, chez les particuliers comme les professionnels.
Depuis 2008, les équipes Hellio accompagnent tous les publics dans leur démarche de maîtrise énergétique, en mobilisant les aides pertinentes et en validant les étapes administratives.
Un projet de rénovation ou de maîtrise énergétique ?