Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), dispositif majeur de financement de la transition énergétique en France, sont souvent victimes de fraudes, malfaçons et autres. Pour réduire ce risque, le contrôle des CEE est progressivement renforcé, avec des vérifications sur le lieu des opérations et/ou à distance (par téléphone par exemple). En 2025, le taux de contrôles satisfaisants sur site et par contact augmente à nouveau.
En quoi consistent ces contrôles et quelles interventions concernent-ils ? Quel est leur impact pour les bénéficiaires des opérations, qu’il s’agisse de particuliers, de professionnels ou encore d’établissements publics ? Hellio fait le point.
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Une question sur les CEE ? Un expert Hellio vous répond
Pour réduire le taux de fraude aux CEE dans le secteur de la rénovation énergétique et garantir la qualité des interventions réalisées, l’État multiplie les contrôles des travaux réalisés dans le cadre du dispositif d’attribution des CEE.
L’objectif de l’intensification de ce contrôle est triple :
Éradiquer la fraude dans le secteur des travaux de rénovation énergétique du bâtiment est une priorité gouvernementale, avec pour objectifs de garantir l’efficacité et la pérennité des dispositifs d’aides mis en place et d’accélérer la massification de la rénovation énergétique — notamment du parc privé de logements — en France.
En mars 2024, Bruno Le Maire a confirmé cette volonté de renforcement. Objectif : augmenter les taux de contrôles des chantiers de rénovation énergétique de 20 % en 2024, puis 30 % en 2025. En outre, 100 000 contrôles par contacts seront réalisés prochainement par la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC).
L’organisme public chargé de la gestion du dispositif des CEE est le PNCEE (Pôle National des Certificats d’Économies d’Énergie). Cet organisme de contrôle a été créé par arrêté en septembre 2011 et est rattaché à la DGEC (Direction Générale de l’Energie et du Climat).
Cette mission d’inspection a progressivement été renforcée au fil des ans. L’intensité des contrôles est amenée à augmenter tout au long de la 5e période allant jusqu’en décembre 2025, ciblant plus particulièrement les fiches standardisées les plus volumineuses en termes de CEE et les plus à risque en matière de fraude. Les contrôles du PNCEE sont pour la plupart ciblés en fonction des signalements reçus par les bénéficiaires.
Pour répondre à sa mission de contrôle des CEE, le PNCEE s’appuie sur des organismes d’inspection agissant pour son compte. Ces organismes répondent au référentiel de la norme NF EN ISO/CEI 17020 et sont accrédités par le COFRAC (Comité Français d’Accréditation) qui en tient une liste à jour. Parmi eux, on peut citer les bureaux de contrôle.
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C'est l'arrêté du 28 septembre 2021 qui précise les modalités d’inspection relatives au contrôle du dispositif des certificats d'économies d'énergie et donne la liste complète des opérations standardisées soumises à un contrôle. Des arrêtés modificatifs peuvent être publiés pour faire évoluer le texte initial.
Ces contrôles sont réalisés à la suite des éléments déclencheurs suivants :
LE CHIFFRE HELLIO : 100 %
Dans certains cas, les contrôles ne sont pas aléatoires mais systématiques, pour toute demande de CEE. Cela peut viser une opération standardisée classique, ou une bonification Coup de pouce. Par exemple, le Coup de pouce Rénovation performante d’un bâtiment résidentiel collectif, ou tout calorifugeage de réseau de chauffage.
Le contrôle peut avoir lieu à deux stades différents du processus d’attribution des CEE :
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Deux types de contrôles peuvent être réalisés :
Dans les deux cas, l’inspection est réalisée pour le compte du PNCEE par un organisme accrédité.
Un contrôle donne lieu à trois réponses possibles :
En 2024, pour les fiches soumises à un contrôle par échantillonnage, le taux minimal de contrôles satisfaisants est fixé à :
Dès le 1er janvier 2025, ce taux minimal augmente :
Il est même de 100 % sur le lieu des opérations pour les fiches suivantes : RES-CH-106, RES-CH-107, RES-EC-104, IND-UT-137, IND-UT-138, IND-UT-139, BAR-TH-174, BAR-TH-175, BAR-TH-177, BAR-TH-160, BAR-TH-161, BAT-TH-146, BAT-TH-155, IND-UT-121, RES-CH-108.
Pour optimiser l’efficacité des contrôles, le PNCEE se concentre prioritairement sur les fiches d’opérations standardisées générant les volumes de CEE les plus significatifs, sur les interventions éligibles à haute technicité, sur les travaux bénéficiant de fortes bonifications et de coups de pouce ainsi que sur les opérations plus particulièrement sujettes à la fraude.
Ainsi, les travaux d’amélioration de la performance énergétique actuellement les plus contrôlés portent sur :
L’annexe III de l’arrêté du 28 septembre 2021 précise l’ensemble des éléments à contrôler pour chaque opération ciblée.
Depuis l'arrêté du 22 février 2024, quatre nouvelles fiches sont visées par des contrôles :
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Les six secteurs éligibles aux CEE disposent d’au moins une opération standardisée soumise à contrôle :
Toutefois, l'inspection porte avant tout sur les secteurs résidentiels, tertiaires et industriels.
Les bâtiments tertiaires (fiches BAT correspondantes) et les constructions industrielles (fiches IND) sont également concernés par l’intensification des contrôles. Une seule opération agricole est visée (récupération de chaleur).
L’article L.222-2 du Code de l’Énergie précise les sanctions administratives et pénales encourues en cas de non-conformité signalée suite à un contrôle du PNCEE. Les sanctions usuelles pouvant être infligées aux demandeurs de CEE défaillants sont :
Des sanctions plus importantes peuvent être retenues dans des cas plus exceptionnels :
Les malfaçons relevées doivent par ailleurs faire l’objet de corrections par les demandeurs épinglés, dans un objectif de protection des consommateurs et d’amélioration de la qualité des interventions.
En cas de doute sur la conformité ou la qualité de leurs travaux de rénovation énergétique, les ménages peuvent effectuer un signalement via le formulaire dédié de France Rénov’.
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