Si le décret tertiaire entré en vigueur le 1er octobre 2019 n’est pas une obligation de moyens, il précise, en revanche, les méthodes et textes complémentaires dont les assujettis devront se saisir pour déployer leur propre plan de réduction des consommations d’énergie.
Traduction concrète d'une partie de la loi Elan, le décret tertiaire fixe des obligations d’actions de réduction de la consommation d’énergie finale dans des bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m2. Pour ce faire, diverses actions peuvent être entreprises : rénovation énergétique, sensibilisation à des comportements plus écoresponsables, etc.
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Pour parvenir aux résultats exigés par le décret tertiaire, deux méthodes sont à la disposition des assujettis.
La première, dite « relative », consiste à améliorer la performance énergétique des bâtiments par rapport à une année de référence entre 2010 et 2022. L’objectif à atteindre est déterminé en valeur relative, donc en pourcentage.
« Les assujettis qui présentent un niveau de consommation d’énergie important et qui n’ont pas encore entrepris d’actions de réduction de celle-ci s’orienteront plutôt vers l’objectif exprimé en valeur relative », préconise le gouvernement.
Et ce, parce qu’il est plus simple de réduire de manière globale les consommations d’un bâtiment très énergivore en appliquant des solutions d’envergure, comme la mise en œuvre d’une isolation par l’extérieur ou l’installation d’un nouveau système de chauffe ou de climatisation.
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Récemment éclairée par l’arrêté dit « Valeurs absolues I », publié au journal officiel le 17 janvier dernier, la méthode Cabs définit un seuil de consommation d’énergie finale à atteindre, renseigné en valeur absolue. Ce qui veut dire que cet objectif en valeur absolue est précisé à l’avance.
Il correspond à une valeur de consommation en kWh d'énergie finale/m²/an que les sites concernés ne devront pas dépasser. Ladite valeur sera déterminée en fonction de l’activité des bâtiments tertiaires. Dans l’arrêté, sont précisées les valeurs absolues retenues pour certaines catégories de bâtiments, avec mention de leurs sous-catégories :
Par exemple, l’objectif attendu pour des bureaux est d’environ 110 kWh/m² à l’horizon 2030.
L’INFO HELLIO :
A noter que les objectifs de réduction de consommation sont modulables en fonction :
« Ceux qui ont déjà engagé des actions de réduction de leur consommation d’énergie s’orienteront vers l’objectif exprimé en valeur absolue », précise le ministère de la Transition écologique. En effet, cette méthode s’adresse aux bâtiments les plus récents et les moins énergivores. Les assujettis devront simplement atteindre des niveaux de consommations d’énergie définis en valeur absolue kWh d'énergie finale/m2 au début de chaque décennie, et précisés par arrêté.
L’objectif est réparti entre :
« La modulation des objectifs en fonction du volume de l’activité est effectuée automatiquement sur la plateforme numérique OPERAT (plateforme dédiée opérée par l’Ademe, ndlr), selon le renseignement des indicateurs d’intensité d’usage. Les autres modulations doivent faire l’objet d’un dossier technique », indique le ministère de la Transition écologique.
Le dossier devra être réalisé par un professionnel qualifié et détaillera les motivations qui justifieraient une éventuelle modulation.
Pour justifier le respect des objectifs, les sites tertiaires doivent déclarer chaque année leurs consommations de l'année précédente. Cette opération est à réaliser sur la plateforme officielle OPERAT gérée par l'Ademe.
Ainsi, chaque propriétaire doit avoir déclaré ses données de 2024 au plus tard le 30 septembre 2025, pour toute entité fonctionnelle assujettie (EFA).
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L’ASTUCE HELLIO :
Une efficacité énergétique maîtrisée passe aussi par un bon suivi des consommations. Pour cela, la mise en place d'un logiciel s'avère important et très utile, pour piloter les indicateurs clés. Exemple : DeltaConso Expert.
Exemples d’opérations de performance énergétique :
Réduire la consommation énergétique, c’est aussi miser sur « l’installation d’équipements performants et de dispositifs de contrôle et de gestion active de ces équipements via des systèmes d’automatisation et de contrôle (ou système de Gestion technique du bâtiment, ndlr) », stipule le décret.
Cela peut se matérialiser par :
Pour organiser un plan d’action efficace, il faut parvenir à cibler le potentiel d’économies sur un usage donné, par exemple sur les consommations d’électricité spécifique (qui ne peut être remplacée par aucune autre source d’énergie) ou encore celles du chauffage. Une part des consommations d’usages spécifiques découle directement des comportements individuels, mais pas uniquement. En effet, leur réduction dépend également d’une meilleure prise en compte de l’intermittence.
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LE CHIFFRE HELLIO : 50 à 70 %
Selon l’acteur de référence en audit Deloitte, le taux d’occupation moyen des postes est compris entre 50 et 70 % du temps. Un vivier potentiel d’économies d’énergie qui s’avère important en modulant efficacement le fonctionnement ou en arrêtant les systèmes CVC lorsque les locaux sont inoccupés.
Le décret tertiaire préconise dont des actions d’isolation sur l’enveloppe du bâtiment, l’installation d’équipements performants et de gestion technique de bâtiment, ou encore le lancement de campagnes visant à favoriser le comportement vertueux des usagers.
Libre aux assujettis d’établir leur propre plan d’action ? Presque. Rappelons qu’il s’agit d’obligations de réductions…
Si le décret tertiaire n’est en aucun cas une obligation de moyen, ce n’est pas le cas du décret BACS (Building Automation and Control Systems). Il s’agit d’une traduction française de la Directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments 2018/844).
Sont concernés par cette obligation tous les bâtiments du tertiaire équipés d’un système de chauffage ou de climatisation, associé ou non à un système de ventilation, d’une puissance nominale supérieure à 290 Kw. L’installation de ces systèmes pourrait être boostée par le plan de relance, qui consacre près de 7 milliards d'euros au secteur du bâtiment dans les deux années à venir.
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