Au sein des flottes de véhicules des entreprises et des collectivités, les obligations de renouveler les véhicules thermiques par des modèles électriques ont fait l’objet de nombreuses évolutions réglementaires : loi LOM (loi d'orientation des mobilités), loi Climat et résilience, loi de finances 2025… Quels sont les quotas obligatoires de véhicules électriques de 2025 à 2030 ? Quelles sont les obligations en termes d’installation de bornes de recharge ? Quelles sont les solutions de financement pour le verdissement de sa flotte automobile ? Décryptage Hellio.
Un projet d'optimisation énergétique pour votre entreprise ?
La France ainsi que l’Union européenne (UE) ont instauré plusieurs objectifs ambitieux pour atteindre le zéro carbone en 2050 :
La loi d'orientation des mobilités est une loi française promulguée le 24 décembre 2019 qui impose des quotas de voitures électriques dans les flottes. Elle s’adresse aux entreprises, aux gestionnaires de bâtiments, aux collectivités territoriales ainsi qu’à l’État et ses établissements publics.
Pour les collectivités territoriales, leurs groupements et leurs établissements publics ont pour obligation d’incorporer un pourcentage de véhicules à faible émission (VFE) ou à très faible émission (VTFE) dans le renouvellement de leur flotte. Ces entités sont assujetties lorsqu'elles gèrent directement ou indirectement un parc de plus de vingt de ces véhicules (véhicules légers, poids lourds, autobus/autocars) pour des activités n'appartenant pas au secteur concurrentiel.
Type de véhicule |
VFE ou VTFE |
État et ses établissements publics |
Collectivités territoriales, leurs groupements et leurs établissements publics |
Autres pouvoirs adjudicateurs et entités adjudicatrices |
Véhicules légers (≤3,5 tonnes) |
VFE |
50 % jusqu’en 2026 70 % dès 2027 |
40 % jusqu’en 2029 70 % dès 2030 |
40 % |
VTFE |
37,4 % de 2026 à 2029 45 % dès 2030 |
37,4 % de 2026 à 2029 40 % dès 2030 |
37,4 % de 2026 à 2029 45 % dès 2030 |
|
Véhicules transport de marchandises (>3,5 tonnes) |
VFE |
50 % |
10 % 15 % dès 2026 |
10 % 15 % dès 2026 |
Autocar/ autobus |
VFE |
100 % Pour les autobus, 50 % est constituée de véhicules à très faibles émissions |
100 % Pour les autobus, 50 % est constituée de véhicules à très faibles émissions |
Non concerné |
Autobus (pour les EPCI* de plus de 250 000 habitants) |
VFE |
Non concerné |
50 % dès 2025 |
Non concerné |
*Établissement public de coopération intercommunale
À savoir : un autobus VFE ou VTFE dépend de la zone géographique et de la source d’énergie du véhicule.
L’INFO HELLIO
En août 2021, la loi Climat et résilience est venue compléter la loi LOM en relevant les taux minimums de 35 % à 40 % en 2027 et de 50 à 70 % en 2030.
Les entreprises exploitant, de manière directe ou indirecte, un parc de plus de 100 cyclomoteurs et motocyclettes légères sont tenues d’inclure une proportion croissante de véhicules à très faibles émissions (VTFE) dans leurs renouvellements annuels :
Autrement dit, les taux de renouvellement ne concernent pas la flotte entière, uniquement le pourcentage de remplacement chaque année.
LE CHIFFRE HELLIO : 60 %
Selon l’étude de l’ONG Transport & Environnement (février 2024), 60 % des entreprises concernées par les obligations de décarbonation de leur flotte n’ont pas respecté le seuil imposé en 2023, soit un seuil de moins de 10 % de véhicules à faibles émissions.
Initialement, toutes les entreprises possédant une flotte supérieure à 100 véhicules dont le poids autorisé en charge est inférieur à 3,5 tonnes, étaient concernées. Mais l'article 28 de la loi de finance du 14 février 2025 a supprimé cette obligation, inscrite à l'article L. 224-10 du code de l'environnement.
Ces entreprises doivent quand même transmettre les données relatives à l’acquisition de voitures particulières et de véhicules utilitaires légers à faibles émissions pour l’année 2024.
Votre entreprise a un besoin en efficacité énergétique ?
La loi de finances 2025 a instauré une taxe annuelle incitative relative à l’acquisition de véhicules légers à faibles émissions (cyclomoteurs et motocyclettes non inclus), à compter du 1er mars. Elle s'applique aux entreprises possédant une flotte d'au moins 100 véhicules. Cette amende se calcule en multipliant la pénalité par véhicule, le nombre de VFEs manquants et le taux annuel de renouvellement des véhicules légers très émetteurs.
Taxe de non-verdissement des flottes |
= |
Pénalité par véhicule |
X |
Nombre de VFEs manquants |
X |
Taux annuel de renouvellement des véhicules légers très émetteurs |
||
Nombre de VFEs requis selon l’objectif cible |
― |
Nombre de VFEs atteints |
Année |
Pénalité par véhicule |
Objectif cible de nombre de véhicules requis |
2025 (à partir du 1er mars) |
2 000 € |
15 % |
2026 |
4 000 € |
18 % |
2027 |
5 000 € |
25 % |
2028 |
30 % |
|
2029 |
35 % |
|
2030 |
48 % |
À savoir : contrairement à la loi LOM, cette taxe n’est plus uniquement ciblée sur le renouvellement, mais sur l’ensemble du parc.
L’objectif cible est de 300 véhicules renouvelés (15 % X 2 000 véhicules). Or, l’entreprise en a seulement 100, il manque donc 200 VFEs.
Le taux de renouvellement est de 20 % (400 voitures thermiques sur 2 000 au total).
Ainsi, la sanction s’élève à 80 000 € (2 000 € X 200 X 20 %).
Instauré par la loi POPE en 2005, le dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE) finance des actions d’efficacité énergétique au sein des secteurs tertiaire, industriel, agricole, résidentiel ainsi que des collectivités. Cette aide privée est financée par les fournisseurs d’énergie et de carburants, sous le principe du pollueur-payeur.
Pour renouveler votre flotte par des véhicules à faible émission ou à très faible émission, trois opérations CEE sont disponibles pour les collectivités et les entreprises :
Fiches d’opérations standardisées (FOST) |
Collectivités locales |
Entreprises privées |
Fiche TRA-EQ-128 : Achat ou location d’un autocar ou d’un autobus électrique neuf ou réalisation d’une opération de rétrofit électrique d’autocar ou d’autobus |
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Fiche TRA-EQ-129 : Achat ou location d’un véhicule lourd électrique neuf de transport de marchandises ou issu d’une opération de rétrofit électrique |
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Fiche TRA-EQ-114 : Achat ou location d’un véhicule léger ou véhicule utilitaire léger (VUL) électrique neuf ou opération de rétrofit électrique d’un véhicule léger ou véhicule utilitaire léger, par une collectivité locale ou une autre personne morale |
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Afin de subvenir aux besoins des véhicules électriques des flottes d’entreprises et de collectivités, la loi LOM impose également l’installation de bornes de recharge (ou le pré-équipement).
Les entreprises et collectivités doivent pré-équiper leurs parkings pour faciliter l’installation future de bornes de recharge. Le pré-équipement consiste à mettre en place des conduits pour le passage des câbles électriques et des dispositifs d'alimentation et de sécurité nécessaires.
Depuis le 11 mars 2021, les bâtiments de plus de 10 places, neufs ou ceux qui font l'objet de rénovation importante, doivent pré-équiper 20 % de leurs emplacements, dont 2 % pour les Personnes à Mobilité Réduite (PMR).
L'obligation ne s'applique pas aux parcs de stationnement dépendant de bâtiments possédés et occupés par des entreprises de moins de 250 salariés :
Elle ne s’applique pas non plus aux autres parcs lorsque le coût des installations de recharge et de raccordement est supérieur à 7 % du coût total d’une rénovation importante (textes réglementaires : articles L113-11 à L113-17 du Code de la construction et de l'habitation).
L’INFO HELLIO
La loi LOM a également imposé l’élaboration d’un Plan de Mobilité Employeur (PME) pour les entreprises de plus de 50 salariés. À travers ce plan, l’employeur peut notamment mettre en place un forfait de mobilité durable (FMD), qui consiste à prendre en charge les frais de transport lorsque ses salariés utilisent un moyen de transport alternatif pour leurs trajets domicile-travail.
À partir du 1er janvier 2025, la Loi LOM rend obligatoire l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques dans les parkings des entreprises et collectivités. Une borne de recharge doit être installée toutes les 20 places, dont au moins une accessible aux PMR.
L'obligation concerne les parkings rattachés à des bâtiments appartenant et occupés par des entreprises de plus de 250 salariés, dont le bilan dépasse 43 millions d’euros et/ou le chiffre d’affaires excède 50 millions d’euros (textes réglementaires : articles L113-11 à L113-17 du Code de la construction et de l'habitation).
Depuis 2020, les employés pouvaient recharger gratuitement leur véhicule électrique au travail, sans charges fiscales ou sociales pour l’entreprise. Ce dispositif a pris fin le 31 décembre 2024 et est désormais considéré comme un avantage en nature.
Cette subvention permet de financer l’installation de bornes de recharge sur les parkings. Le montant varie selon le type d’entité et le type de parkings.
Pour les collectivités pour les parkings publics :
Les parkings privés des collectivités ne sont pas éligibles.
Pour les entreprises des services de l’automobile :
Pour les entreprises de location de courte durée :
Les autres entreprises ne sont plus éligibles à la prime.
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