La stratégie pour une vague de rénovations élaborée par la Commission européenne vise une transformation à grande échelle, indispensable pour relever le défi climatique et social. Dévoilée en octobre 2020, cette stratégie de rénovation énergétique des bâtiments en Europe repose sur une série de principes phares. Création d’emplois verts locaux, lutte contre la précarité énergétique, baisse des gaz à effet de serre : la démarche se veut globale et triplement gagnante pour les pays membres de l’Union européenne.
Hellio, partenaire énergie des Français
Le parc immobilier européen pèse lourd dans la balance face au défi climatique. En effet, la majorité des logements et autres constructions s’avèrent vieillissants et trop énergivores. À l’origine de 40 % de la consommation totale d’énergie de l’UE et 36 % des émissions de gaz à effet de serre, ces structures ne sont plus adaptées aux enjeux énergétiques actuels.
Intitulée renovation wave en anglais, la stratégie publiée par la Commission européenne vise ainsi à améliorer la performance énergétique des bâtiments en déclenchant une vague de travaux de rénovation de grande envergure. Une ambition partagée par l’État français, puisque le gouvernement annonçait d’ores et déjà son propre plan de relance axé sur la transition écologique en septembre 2020.
LE CHIFFRE HELLIO : 85 %
La Commission européenne estime que plus de 220 millions de bâtiments édifiés avant 2001 auraient besoin d’être rénovés. Cela représente 85 % du parc immobilier des pays membres de l’UE. Pourtant, seuls 1 % par an des bâtiments font l’objet d’une rénovation incluant l’efficacité énergétique. De plus, les rénovations globales permettant de réduire la consommation d’énergie d’au moins 60 % ne concernent que 0,2 % des bâtiments..
Le rapport de la Commission européenne donne le ton dès la première page avec une triple volonté : « verdir nos bâtiments, créer des emplois, améliorer la qualité de vie ».
La stratégie globale de rénovation énergétique de l’Europe s’articule autour de sept principes fondamentaux :
Ces lignes directrices font écho aux propositions formulées par Hellio en décembre 2021 pour un développement du modèle de l’efficacité énergétique, dans le cadre de la refonte des directives sur l’efficacité énergétique et sur la performance énergétique des bâtiments (DEE et DPEB).
L’objectif principal de la stratégie est au minimum de doubler le taux annuel de rénovation énergétique des bâtiments résidentiels et non résidentiels d’ici 2030, actuellement de 1 %/an.
Grâce à cet effort, 35 millions de bâtiments ainsi rénovés deviendraient plus écoresponsables. Par ailleurs, le fait de multiplier ce taux par 2 représente une contribution considérable au paquet climat à l’horizon 2030, qui vise à réduire de 55 % les émissions nettes de gaz à effet de serre.
L’ASTUCE HELLIO :
Les économies d’énergie et la diminution des rejets de CO2 ne sont pas les seuls bénéfices attendus par la stratégie renovation wave. En réalité, elle s’inscrit dans une approche globale qui profite à tous les pays européens, tant sur le plan environnemental, que sociétal et économique. Et ce, grâce à des bâtiments plus sains, abordables, décents et résilients.
L’augmentation devrait s’opérer progressivement au cours de la prochaine décennie, pour permettre l’adaptation des filières impactées. La Commission européenne estime ainsi une évolution du taux à 1,2 % par an en 2023-2025, puis d’au moins 2 % par an de 2026 à 2029. Elle projette également que le taux de rénovation concernant uniquement le changement de l’équipement de chauffage sera d’environ 4 % en 2026-2030.
La Commission précise que la massification et l’accélération des rénovations devront se poursuivre en profondeur après 2030, afin que l’Europe remplisse son objectif d’émissions nettes nulles en 2050.
La politique européenne de rénovation énergétique inclut les habitations résidentielles, mais aussi les bâtiments des secteurs privé et public (hôpitaux, infrastructures sociales, écoles, administrations publiques, etc.). À ce titre, ces derniers sont incités à ouvrir la voie pour motiver la demande de rénovation.
Trois domaines prioritaires ont néanmoins été identifiés :
Ces trois champs d’application nécessitent une attention particulière, car ils jouent un rôle crucial dans l’accroissement du taux de rénovation et le mieux-vivre.
Complexe, chronophage, onéreuse… de nombreux obstacles jalonnent la chaîne de valeur de la rénovation. Pour lancer un déploiement massif et durable d’une rénovation énergétique en Europe, ces barrières doivent donc être éliminées une à une.
Ainsi, la feuille de route de la Commission européenne comporte six actions majeures destinées à débloquer la rénovation des bâtiments dans leur globalité :
Lancer un nouveau Bauhaus européen, un programme d’avenir interdisciplinaire pour la transformation technologique, numérique et verte autour des thèmes de la durabilité, de l’esthétisme et de l’inclusion. L’objectif : stimuler la créativité et l’innovation durable avec la réalisation de projets de construction expérimentaux et concrets, afin de construire une vie meilleure pour tous les citoyens de l’UE.
La directive sur la performance énergétique des bâtiments (DPEB) détermine les normes et exigences que les pays de l’UE doivent respecter à ce sujet. Déjà modifié en 2018, cet instrument législatif a fait l’objet d’un nouveau projet de révision, présenté le 14 décembre 2021 dans la deuxième partie du paquet climat. Il permet d’aligner les règles existantes sur la stratégie pour une vague de rénovations et le pacte vert pour l’Europe.
L’INFO HELLIO :
La révision de la DPEB comporte d’autres ajustements, tels qu’une meilleure lisibilité des certificats de performance énergétique, la mise en place d’un passeport de rénovation du bâtiment, ou encore le droit d’interdire l’usage de combustibles fossiles dans les bâtiments.
Le changement principal apporté par la révision concerne le « zéro émission » pour tous les bâtiments neufs à partir de 2030, et dès 2027 pour le secteur public neuf.
Autre modification conséquente : l’obligation de rénovation des 15 % des bâtiments les moins performants de chaque État membre (classe d’efficacité énergétique G). Les travaux de rénovation devront permettre à ces logements de passer au moins à la classe F d’ici 2030. Quant à la mise en conformité des bâtiments non résidentiels avec les nouvelles normes, elle devra être réalisée avant 2027.
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