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Après un premier débat sur la Convention citoyenne, le 2ème débat organisé par Hellio est consacré au décret tertiaire entré en vigueur le 1er octobre 2019. Ce texte issu de la loi Élan est très ambitieux puisqu'il prévoit de réduire la consommation énergétique des bâtiments du parc tertiaire, public et privé, de 40 % en 2030, de 50 % en 2040 et de 60 % en 2050. Les bureaux, écoles, hôpitaux, commerces, aéroports etc. contribuent pour 18 % aux émissions de gaz à effet de serre, c’est donc maintenant qu’ils doivent se mettre aux normes.
Une question centrale demeure : comment atteindre ces objectifs énergétiques pour le parc tertiaire ?
Le gouvernement, dans le cadre du plan de relance prévoit de mettre 4 milliards d'euros sur la table pour financer la rénovation des bâtiments publics. Mais sur le terrain, comment l'État, les collectivités et les structures parapubliques qui ont un devoir d'exemplarité pilotent-ils cette transition ? Les acteurs privés disposent-il des mêmes moyens pour assumer des projets d'une telle envergure ? Au-delà des freins, il existe heureusement des solutions digitales, technologiques, réglementaires, financières pour atteindre cet objectif partagé. Une contrainte pour certains, une réelle opportunité pour d'autres.
Pour répondre à ces questions :
Les enjeux de la transition et de la rénovation énergétique dans le secteur tertiaire public et privé sont immenses. Le parc tertiaire se compose de 960 millions de m2 et avec le décret tertiaire on est sur un spectre de 800 millions de m2 (sont concernés par le décret les surfaces de plancher supérieure ou égale à 1 000 m²). C’est donc un texte qui touche la consommation importante du bâtiment dans le tertiaire. Si la volonté et les moyens sont là, la grande difficulté reste pour les intervenants la mise en œuvre au niveau local et territorial, la coordination des plans d’action avec des stratégies sur le long terme.
Pour François-Michel Lambert, les CEE, dispositif d’envergure qui a prouvé son efficacité depuis longtemps, connu et bien maîtrisé par l'ensemble des acteurs, pourraient s’ouvrir à l’économie circulaire. Il pourrait en effet être élargi pour atteindre les objectifs du décret, en prenant en compte notamment la ressource du bâtiment et son usage. A ce titre, Lionel Guy souligne que la FNCCR porte notamment le programme CEE ACTEE, le 1er programme de rénovation énergétique pour les collectivités territoriales doté d’un peu plus de 100 millions d'euros.
Mettre l’humain et l’usage au cœur du système pour parvenir aux objectifs du décret, tel est aussi le point de vue de François-Michel Lambert qui voit dans l’économie circulaire le moyen de redonner sens au bâtiment en utilisant des ressources recyclables et renouvelables locales, en faisant travailler les acteurs locaux.
Les outils technologiques et numériques accompagnent les territoires dans leurs actions :
Loïc Lengrand rappelle que Schneider Electric a développé des fiches PEP sur l'ensemble de ses produits de pilotage pour apporter une aide aux ingénieries et aux collectivités afin de monter des appels d'offres qui permettent d'exclure des fabricants qui auraient une empreinte carbone négative dans le cadre de leur projet. L’entreprise a également travaillé à développer un programme de 300 experts, les Eco Experts, formés et certifiés pour déployer des solutions.
Enfin le décret oblige les acteurs à transmettre leurs données énergétiques tous les ans sur la plateforme OPERAT pilotée par l'Ademe : une façon de mettre en place des dispositifs de suivi pour détecter des difficultés sur les bâtiments et d'enclencher une dynamique au sein des acteurs publics et privés. Une 1ère porte pour s'intéresser à son parc du point de vue énergétique, se poser la question de l'énergie pour ensuite développer des stratégies à plus long terme sur l'ensemble du parc.
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